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C’est
en 1882 seulement que put s’ouvrir à Nancy une école
municipale de musique, hébergée à l’Hôtel
de Ville, rue Pierre Fourier. Metz et Strasbourg, par exemple,
avaient leur école de musique depuis de nombreuses années.
A l’issue de la guerre de 1870, ces deux villes étant annexées
à l’Empire allemand, Nancy devint de ce fait une ville-frontière,
où affluèrent de nombreux réfugiés
mosellans et alsaciens (avec parmi eux beaucoup de musiciens et
élèves-musiciens). De plus, la forte présence
militaire permanente de quatre régiments, ayant chacun
une musique importante (26e, 37e, 69e et 79e R.I.), créait
un besoin d’enseignement musical sur place non négligeable
pour les musiciens militaires.
C’est ainsi qu’une guerre perdue et son cortège de malheurs
mit fin à plus de cinquante ans d’atermoiements du conseil
municipal de Nancy et contribua à créer une institution
musicale de qualité, toujours prospère.
Sans directeur en 1882, l’école fut vite transformée
en “succursale du Conservatoire de Paris”, gage prestigieux de
sa qualité. En 1884, Edouard BRUNEL, alors chef d’orchestre
au Grand Théâtre, en fut le premier directeur. Dès
1882, les professeurs dont la qualité est attestée
par les procédures de recrutement extrêmement rigoureuses
ont tenu à donner aux Nancéiens des concerts de
musique de chambre réguliers. En 1884, Edouard BRUNEL,
appuyé par Albert CARRE, alors directeur du Grand Théâtre
(et appelé par la suite à une prodigieuse carrière
parisienne) créèrent les Concerts Symphoniques appelés
“Concerts Populaires”, donnés deux fois par mois dans les
Salons de l’Hôtel de Ville ou au Théâtre lui-même.
En 1886, après la démission d’Edouard BRUNEL pour
raisons de santé, fut nommé Gustave SANDRE, renvoyé
pour incompatibilité d’humeur en 1888. A cette date est
nommé Théodore GLÜCK, ancien chef de musique
militaire, qui prit sa retraite en 1894. Il eut l’honneur d’inaugurer
les bâtiments du Conservatoire rue Chanzy en 1888, et la
Salle Victor Poirel en 1889 (entourée de sa Galerie d’expositions),
ensemble artistique fonctionnel alors unique en France, et à
qui les musiciens et mélomanes de Nancy (et ses environs
de plus en plus étendus) doivent tout. Le legs de Victor
Poirel à la ville de Nancy donna aux concerts une impulsion
nouvelle.
Se succédèrent ensuite Joseph-Guy ROPARTZ (1894-1919),
Alfred BACHELET (1919-1944), Marcel DAUTREMER (1946-1969), Noël
LANCIEN (1970-1997) et Jean-Marie QUENON, directeur actuel. Tous
les directeurs depuis l’origine ont été des compositeurs
et jusqu’en 1979, ils ont dirigé les Concerts Symphoniques
de Nancy. Par une volonté politique, le Conservatoire a,
à cette date, été pris en charge par le District
urbain de Nancy (actuelle Communauté Urbaine du Grand Nancy)
et l’orchestre, devenu Symphonique et Lyrique (OSLN), fut dirigé
par Jérôme KALTENBACH (1979-1998) et actuellement
Sébastian LANG-LESSING.
En perpétuelle évolution depuis 1882, le Conservatoire
de Nancy, devenu “National de Région” en 1968 n’a cessé
d’innover pédagogiquement, créant en son sein de
nouveaux enseignements. Avec Jean-Marie QUENON, c’est ainsi la
musique ancienne et le jazz qui se voient dotés de professeurs
de haut niveau, tandis que ses manifestations musicales (auditions,
récitals, concerts, classe de maître) se multiplient
dans toute la région de Nancy et bien au-delà, témoignent
d’une vitalité rassurante pour une institution plus que
centenaire.
Avant un concert donné Salle Poirel le mardi 15 octobre
à 20h30 par les élèves du Conservatoire dirigés
par Jean-Marie QUENON, c’est le samedi 28 septembre à 14h30
au Musée Lorrain , 64 Grande Rue à Nancy, que j’aurais
le plaisir d’animer une conférence sur cet anniversaire,
avec expositions de documents, dont beaucoup d’inédits,
et aux illustrations sonores. Entrée libre. |
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Connaissance
du Patrimoine Musical Lorrain
A
Metz, l’Orchestre Philharmonique de Lorraine est devenu Orchestre
National de Lorraine. C’est Jacques MERCIER qui est le nouveau
directeur musical. Notons pour chaque concert, des oeuvres d’époques
différentes regroupées autour d’un thème
très lisible :
- L’invitation à la valse ;
- Roméo et Juliette ;
- Russie, terre d’Europe ;
- Ils n’avaient pas 20 ans ;
- De Paris à Vienne ;
- L’âme juive.
Réjouissons-nous aussi de toute action pédagogique
développée en faveur du “jeune public”. Nancy
accueillera en octobre 2002 la soirée “L’invitation à
la valse”, tandis que Metz en mars 2003 accueillera l’Orchestre
de Nancy. Il y aura aussi à Metz, cinq opéras,
quatre opérettes et comédies musicales, des spectacles
pour enfants et bien d’autres oeuvres chorales.
A
Nancy, l’Orchestre Symphonique et Lyrique dirigé par
Sébastian LANG-LESSING, articulera sa saison autour des
concerts donnés Salle Poirel, où l’on remarquera
l’intégrale des quatre symphonies de BRAHMS en janvier
et février 2003, l’opéra Arabella de Richard STRAUSS
en version de concert, trois oeuvres de PROKOFIEV, beaucoup
de musique du XIXème siècle aussi (Go de DUSAPIN
composé en 1992). La musique de chambre donnée
par les musiciens de l’orchestre est présentée
les samedis à 11 h avec les Concerts-Apéritifs
aux programmes originaux (par exemple valses, tangos et milonga
argentins le 25 janvier 2003), ou les samedis à 22 h
avec les Concerts-Sérénade. Enfin, par une politique
d’accueil envers les jeunes, l’orchestre présente de
nombreuses séances pédagogiques commentées,
et accueillent des groupes d’élèves à certaines
répétitions.
Il en est ainsi pour les spectacles lyriques, avec visites du
grand Théâtre à la clé. Opéras,
opérettes (dont c’est enfin le retour à Nancy),
récitals, spectacles inclassables, rien de routinier,
encore une fois dans la saison lyrique de Nancy.
L’Association
de Musique Ancienne à Nancy (AMAN) proposera cinq concerts
de grande qualité avec BACH, le Lorrain BODIN de BOISMORTIER,
CORELLI, TELEMANN, BLAVET, FORQUERAY et des Chants sacrés
du Moyen-Age (Salle Poirel d’octobre 2002 à mai 2003).
L’Ensemble
Stanislas propose toujours un programme très éclectique
mêlant oeuvres connues, bijoux oubliés du passé
et créations contemporaines. Ainsi, avec à chaque
fois un ensemble à géométrie variable une
création mondiale de la compositrice nancéienne
Nicole CLEMENT (le 14 octobre 2003) pour quatuor à cordes
inaugurera la saison de huit concerts donnés Salle Poirel
et au Musée des Beaux-Arts. Quatuor à cordes,
quatuor avec piano, sextuor à cordes, quintette à
vent, nonnettes, trio pour piano, violon et violoncelle, ensembles
avec flûte, clarinette et voix... avec des musiciens nancéiens
pour l’essentiel.
L’Association
Lorraine de Musique de Chambre (ALMC) pour sa 56ème saison
se partagera entre la Salle Poirel et l’Opéra, en y invitant
de grands solistes d’aujourd’hui. Programmes très différents
:
- chants et piano,
- récitals de piano,
- quatuor à cordes,
- accordéon, cymbalum et contrebasse,
- clarinette et quatuor à cordes,
- violoncelle et piano...
A suivre... Bonne rentrée...
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