 Après
les fourmis et les oiseaux, voici encore Jacques Perrin à
l’origine d’un film dont on va beaucoup parler. Titre : "11’09"01,
September 11". Sujet : la réflexion imagée
de 11 cinéastes un an après la tragédie du
11 septembre 2001. Temps imparti pour chacun : 11’09"01.
Perrin producteur n’est cependant pas à l’origine de cette
initiative dûe à un autre Français, Alain
Brigand. C’est lui en effet qui a demandé à 11 cinéastes
de mettre en scène "leur" électrochoc
du11 septembre. Une palette de réalisateurs des cinq continents
illustrant ainsi l’onde de choc mondiale.
Pour
la France, c’est Claude Lelouch qui s’y colle. Et s’en tire bien.
En choisissant un couple à New York. Elle muette (c’est
Emmanuelle Laborit), lui (Jérôme Horry) un peu las
de cette relation. Alors elle lui laisse un message d’adieu sur
son ordinateur tandis que la télé retransmet la
tragédie dans la pièce à côté.11
minutes de silence dans une ville bouleversée. Fort et
beau.
Trois
cinéastes ont choisi la tragi-comédie. L’Africain
Idrissa Ouedraogo et sa bande de gamins certains d’avoir croisé
Ben Laden dans la rue. Le Japonais Imamura et son soldat devenu
serpent. Et Amos Gitaï (l’un des meilleurs) filmant un attentat
à Tel Aviv couvert par une journaliste télé
qui croit tenir le reportage de sa carrière mais on lui
coupe l’antenne car c’est l’horreur de New York qui prime...
Les
plus subversifs, ce sont Ken Loach et Youssef Chahine. Le premier,
sobre et inspiré, rappelle un autre 11 septembre : le coup
d’Etat de Pinochet au Chili soutenu par les Américains...Le
second, assez limite et médiocrement filmé, tente
un amalgame entre victimes d’attentats et terroristes.
Le
relent d’anti-américanisme de Chahine explique sans doute
pourquoi ce film n’a pas été retenu par le Festival
de Deauville pour un hommage éventuel. Mais il sera présenté
à la Mostra de Venise.
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